Аннотация:Pourquoi une prononciation correcte en L2 est-elle souvent plus difficile à obtenir que la maîtrise de ses structures lexicales ou grammaticales ?
Il semblerait que les spécialistes des neurosciences puissent apporter des éléments de réponse à cette question. La maîtrise du langage oral en L1 « est implicite et inconsciente parce qu’elle reste enfermée, selon S Dehaene, dans des circuits neuronaux spécialisés ». Cette spécialisation est brisée quand le locuteur apprend à lire. C’est à ce moment qu’il prend conscience des structures de la langue : vocabulaire, morphologie, syntaxe.
En étudiant la L2, l’apprenant adulte exploite ces stratégies linguistiques acquises, élaborées consciemment. Confronté aux nouvelles sonorités de la L2, il met en place une stratégie d’appropriation auditive qui opère par identifications et rapprochements surdéterminés par la catégorisation phonologique et rythmique appartenant à sa langue maternelle. C'est à ce filtrage auditif qu’on doit la ténacité et la pertinence de l'accent étranger qui aura, grosso modo, les mêmes caractéristiques chez tous les locuteurs d'une langue donnée.
On peut donc considérer les apprenants en L2 comme des « malentendants » dont la « rééducation » va tirer profit d’un entraînement articulatoire là où le filtrage auditif imposé par la langue maternelle est le plus dérangeant.
La communication présentera des types d’entraînements qui renforcent les liens entre les compétences perceptives et articulatoires sollicitées lors de l'apprentissage de l’oral.